Histoire

Eiji, tu es celui qui prouve qu’un fantôme n’oublie jamais.
Quand je te vois assis dans les airs, je sais à quoi tu penses. Tes souvenirs étaient si pures, si paisibles. Si blanc.
Un blanc tâché de gouttes écarlates.
Tu le sais, tu le sauras toujours. Tu as perdu ton humanité à cause de ton frère. Et il a perdu la sienne par sa propre volonté.
Et moi je lui en veux un peu. Car il ta rendu si mélancolique…
Comment toi, Eiji… Tu as fais pour lui pardonner ? Tu es là, toujours avec lui, le sourire absent et présent à la fois.
Tu aimes ton frère. Même si lui t’a aimé d’une terrible manière.
Il avait en lui cette façon de t’adorer. Mais de te haïr avec profondeur.
Je sais tout… Je sais que…
…Sa jalousie a causé ta perte. Toi tu n’as vu que son amour.

Je pense que tu t’en souviens très clairement.
C’était il y a plus d’un siècle. L’ère Meiji.
Ta famille c’était une des moins riches. Elle habitait dans une pauvre maison en bois. Toi tu aimais ton père. Ta mère. Et surtout ton frère. Comme vous étiez plutôt nombreux dans cette famille, vous avez vécu dans la pauvreté. Et chaque jour, cela devenait plus dur.
Et toi Eiji, tes géniteurs, qu’est-ce qu’il te chérissait !
Tu étais leur plus jeune fils.

Mais pour ton frère.
Tu étais un intrus.
L’élément perturbateur.
La personne de trop.
La goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Je crois que toi Eiji, tu étais trop aveugle. Tu ne l’as pas vu, cette haine. Tu pensais juste qu’il voulait t’enlacer comme un frère.
Qu’il voulait juste faire sa preuve d’amour.
Pourtant, il a approché tes mains contre ton cou. Tu étais si vulnérable. Et tu n’as pas crié une seule fois.
Il cachait si bien tout le mépris qu’il avait pour toi.
Il a serré.
Jusqu’à ton dernier souffle. Et dans le fond, comme tu ne voulais pas mourir, Eiji.
Te voilà un monstre.
Et puis, ton frère, détruit par son propre geste, a voulu te rejoindre. Mais dans le fond, il ne voulait pas perdre la vie.
Alors, vous avez vécu vos jours fantomatiques dans la même maison.

Vous étiez les spectateurs de l’évolution de votre foyer :
Vos parents l’ont quitté, grâce à votre disparition. Puis, jugé beaucoup trop vieille, elle se fait détruire. Il y a eu aussi, les guerres. Puis un peu de nature. Et la reconstruction. Pour enfin… se retrouver avec un adorable petit appartement.
Vous aviez hanté cet endroit. Depuis si longtemps.
C’est fou comme ça peut-être ennuyeux…  

Pourquoi ne pas faire enfin quelque chose de ta vie mort Eiji ?
C’est juste…
Un conseil que je te donne.